Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Livres - Page 10

  • Toute sortie est définitive

    Histoires sans issuesSans concession, mais sans voyeurisme aguicheur, T.C Boyle décrit nos travers dans "Histoires sans issue". En s'inspirant des petites et grandes lâchetés de la vie quotidienne, il peint un portrait peu flatteur de no notre société et de ses "valeurs". Si jamais les habitants d'une autre planète tombaient sur les nouvelles de Boyle, quelle image auraient-ils de nous ? A coup sûre ils seraient frappés par nos lâchetés, nos petites ambitions jalouses, nos yeux bandés par la religion et nos inconstances quotidiennes. Je dois être salement naïve (un autre de nos travers), pour uitiliser autant de fois le mot "lâcheté" dans mes posts...

    Je suis toujours un peu admirative des auteurs qui écrivent des nouvelles, parce que conter une histoire en quelques 15 ou 20 pages tout ne laissant le lecteur songeur, c'est quand même un tour de force. Je ne vous ai jamais expliqué comment je choisi un livre. Alors il y a les conseils bien sûr, le quatrième de couverture évidemment, l'envie/le besoin de combler mes lacunes en classiques contemporains...

    Mais surtout, surtout et par dessus tout, le titre ou le nom de l'auteur qui me racontent déjà une histoire. T.C Boyle ? T.C ? Thomas Coraghessan ? Quelle histoire personnelle se cache derrière ces initiales et plus encore derrière ce nom que seuls les anglo-saxons savent prononcer ? Et ce titre "Histoires sans issue" ? Et bien des histoires pas très optimistes on l'imagine, et on fait bien, comme celle de ce père qui, en état d'ébriété, demande à sa fille de 10 ans de prendre le volant à sa place.

    On dit souvent que le hasard fait bien les choses, et là il a vraiment très bien fait. Un livre à lire sous un plaid un dimanche froid et sombre d'octobre !

  • Un mauvais chasseur y voit un truc et y tire

    le lynx, sylvia avaloneEn cette rentrée littéraire 2012, beaucoup de livres m'appellent en me tendant leurs pages et leurs énigmes : Atomk[a] de Franck Thilliez, Home de Toni Morrisson, La vie rêvée d'Ernesto G de Guernassia, L'enfant grec de Vassilis Alexakis, La véritée sur l'affaire Harry Quévert de Joël Dicker, La fabrique des illusions de Jonathan Dee, Certaines n'avaient jamais vues la mer de Julie Otsuka, Dans le jardin de la bête d'Erik Larson... pour n'en citer que quelque uns.

    Alors comment on fait pour les lire tous ? On a le compte en banque bien fourni et on les achète tous ou on est abonné à une médiathèque et on attend son tour dans la spirale infernale des réservations de la rentrée littéraire.

    Alors bon, oui je suis inscrite dans une médiathèque. Sauf que je suis la dernière à avoir les bouquins entre les mains pour les lire tranquillement. C'est moi qui les achète et comme le lecteur passe toujours avant je dois attendre que tout le monde les ai lus pour le faire et me faire ma propre idée... et  oui c'est triste ça casse un mythe les bibliothécaires ne lisent pas au travail. Même si je voulais lire Marc Lévy je le ferais 10 ans après tout le monde.

    Mais 2012 est mon année, I did it j'ai lu un livre de la rentrée littéraire avant les lecteurs ! C'est parce que Le Lynx de Sylvia Avalone ne fait que 60 pages que j'ai pu le lire entièrement avant qu'il soit équipé.

    Je n'avais jamais lu Sylvia Avalone (très connue pour D'acier), et même si son écriture m'a plu, bien maitrisée dans la forme et le fond j'ai eu comme une sentiment de frustration. C'était trop maitrisé, j'aurais voulu parfois que l'écriture dérape, trouver presque des fautes de syntaxe et des mots un peu plus "brouillons", pour bien illustrer la frustration et le désir du personnage principal.

    Parce que Piero est un lynx, un chasseur qui se jette sur sa proie après l'avoir épié, guetté et terrifié. Piero c'est un dominant qui vit en marge de la société avec une bigote pour femme qui lui reproche ses séjours répétés à l'ombre pour braquage de banque, de stations services etc. Il aime les belles bagnoles qu'il se paye avec de l'argent sale, porte des chemises ouvertes sur sa croix "parce qu'il croit en la vierge Marie, mais pas en dieu". Il est clinquant, bling bling comme on dit maintenant. Et la "chasse" pour lui c'est comme une drogue, une poussée d'adrénaline qui le scotche et le fait vivre. Au détour d'un braquage improvisé mais parfaitement maitrisé d'une station service, il rencontre un adolescent aussi paumé que lui mais à son inverse lui l'assume et l'affiche.

    Piero ne peut plus se passer de ce gamin dont il n'apprendra presque jamais rien, qui lui dissimule soigneusement sa vie et ses amis. L'adrénaline maintenant c'est de lui qu'elle vient et de ce corps masculin qu'il n'aurait jamais pensé toucher, et encore moins aimé. Oui, parce que souvent les belles voitures vont avec les belles femmes et Piero est un courreur. Et le chasseur devient la proie. Sylvia Avalone sous entend les sentiments de Piero, elle les exprime brillament j'avoue avec beaucoup de pudeur à l'image de Piero qui vit un amour à l'opposé de ce qu'il connait. A savoir si cet amour est partagé, je ne le pense pas, c'est juste l'histoire triste d'un ado paumé qui prend les mains qu'on lui tend pour essayer de se sauver lui même, et d'un macho en fait tout aussi paumé qui comprend qu'on tombe amoureux d'une personne et pas d'un sexe.

     

     

  • Fille de mauvaise vie ou RE : lettre à Tonino Benacquista

    Tonino... je m'en veux d'avoir descendu en flèche tes Morsures de l'aube...  Là c'est le coeur qui parle, mais pas la raison, car je ne changerais rien à ce que j'ai dit sur cette m... Mais je veux me racheter en parlant de tous les livres de toi qui m'ont tellement plus !

    Zou tagazou (ne me demandez pas d'où vient cette expression) parlons maintenant de Malavita.

    Une famille de bons américains biens sous tous rapports et apparences emménage en pleine nuit et en pleine discrétion dans un village de Normandie. Ni Maggie, la mère, Belle la fille, Warren le fils ne cherchent à faire de vagues au sein de la communauté Normande qui les accueille. Seul Fred le père de la famille ne semble pas s'accomoder de cette nouvelle vie, et tous les membres de sa famille ont l'air de lui reprocher leur nouvelle existence à l'écart de tout ce qu'ils ont connus avant. Fred, lui, refuse de vivre comme on (mais qui ?) veut lui imposer.

     Mais chassez le naturel iMalvita, Tonino Benacquista, roman mafial revient au galop, Fred n'est pas Fred, Fred c'est le personnage lisse et carré que le FBI a créé pour cacher l'identité de Giovanni Manzoni. Giovanni c'est un sanguin, un violent qui a le sang aussi chaud qu'une sauce arrabiata bien relevée. Giovanni c'est un affranchi, un ancien Wiseguy qui a 16 ans avait déjà arraché les doigts d'un récalcitrant, qui a touché à la coke et aux filles à l'âge où je lisais Mon petit poney flamme. Giovanni il a vendu père, mère, cousins et tous les padrinis de la mafia New-Yorkaise pour sauver sa peau. D'où le lisse Fred, sa nouvelle vie et sa nouvelle identité dans le cadre d'un programme de protection des témoins.

    Alors quand Fred trouve une machine à écrire à la cave et se met en tête d'écrire ses mémoires, lui qui n'a même jamais ouvert un livre, le FBI voit rouge encore plus rouge qu'un sauce aux pepperonis.

    Loin de moi l'idée de faire l'apologie du crime, qui plus est organisé, mais on (je) ne peux pas nier que La Cosa Nostra, La Pieuvre, L'Honorable Société ou quelle que soit son nom,  que depuis Les Parrains, inspirés des livres de Mario Puzzo, ce monde exerce une fascination sur les lecteurs. Et là, ça ne rate pas, les bad boys moi j'aime ça ! Et quand c'est Benacquista qui raconte c'est un vrai bonheur !

     

    Si vous voulez de la vraie, de l'authetique catsagne de mafieux, lisez Le Testament du dernier parrain de Bill Bonano, un ancien padrino qui a écrit ses mémoires à la conditon expresse qu'elles ne soient publiées qu'après sa mort.