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littérature française

  • « Le Service des manuscrits » d’Antoine Laurain

    Quand Violaine Lepage, éditrice en vue et responsable du service des manuscrits d’une célèbre maison d’édition, sort du coma après un accident d’avion, c’est la surprise. Le premier roman Les Fleurs de sucre qu’elle vient de publier se trouve dans la première sélection du Goncourt. Au fur et à mesure que l’étau de la sélection se resserre, des événement étranges se succèdent. Tout d’abord, les pertes de mémoire de Violaine qui ne se souvient ni d’être fumeuse ni kleptomane. Jusque là rien de bien méchant qui ne pourrait pas être imputé à son coma. Le plus grave et le plus inquiètant étant le soudain silence de l’auteur-e que personne n’a jamais rencontré-e et les meurtres décrits dans le livre qui se déroulent à la lettre près depuis un an et que Sophie, lieutenant de police normande en charge de l’affaire, n’aurait jamais reliés au roman les Fleurs de sucre si celui-ci n’avait pas été publié.

    Excepté Fume et tue, qui serait celui qui se rapprocherait le plus dans le style narratif du Services des manuscrits (tous les deux ont des accents de polar), j’ai lu tous les Antoine Laurain. Ici encore Laurain donne vie aux objets et cette fois-ci pas n’importe lequel : un livre. Cet objet de fantasme et de labeur que couve pendant des mois, voir des années, même une vie entière pour certains, un auteur. Cet objet que chaque lecteur fera vivre à sa manière. Comme dans le Chapeau de Mitterand, le livre Les fleurs de Sucre ici mis en abîme est un personnage à part entière du roman. Tout tourne autour de lui et de son/sa mystérieux-se auteur-e, davantage qu’autour du service des manuscrits qui donne son titre au roman. Ici on se demande si le livre, le roman prend une dimension prédictive ou résiliente, voir les deux à la fois.
    Ce nouvel opus d’Antoine Laurain mêle les codes du polar et du roman, légèreté et noirceur avec des thèmes comme le viol jamais abordé jusqu’ici dans ses romans. Je l’ai dit, j’ai lu tous les Laurain donc forcément j’apprécie son style et son travail, et même si dans ce dernier roman il s’ouvre à un autre genre il ne perd rien de ce qui a fait son succès.

  • Loup, que fais tu ?

    Daphné à qui la vie sourit, est mariée à un homme parfait, brillant, séduisant et attentioné qui lui a donné deux charmantes petites filles. Daphnée, femme épanouie dans son travail mène sa carrière de front tout comme sa vie de famille même si son poste l'amène à s'éloigner chaque semaine du cocoon familliale. C'est lorsque son aînée, en pleurs lui demande de ne plus s'absenter car quand elle n'est pas là le loup vient et qu'elle en a très peur, que le tableau parfait commence à se fissurer pour finir par voler en éclat. Daphnée questionne comme elle peut sa fille en essayant de ne pas mettre les mots d'adultes sur les sombres confidences de la petite fille. Elle ne peut pas croire que l'homme qu'elle aime puisse être le pervers décrit. Et pourtant... Daphnée se prend la réalité sordide du quotidien de ses filles en pleine face. Lorsqu'elle décide de prendre les choses en main, c'est le système judiciaire français et toutes ses ambiguïtés qui va noircir encore plus le tableau. De victime à coupable c'est le combat d'une mère pour arracher ses enfants à l'abject et l'ignominie, et un plaidoyers pour une justice plus... juste.
    Tous les bourreaux, violeurs et criminels sont les fils d'une mère, et c'est à celle de son mari que Daphnée adresse la lettre qui tient lieu de roman. Le combat de Daphnée deviendra également celui de cette femme qui pensait son fils parfait.
    Il n'est pas fréquent qu'un homme écrive le combat d'une femme et je salue Mathieu Menegaux pour cela avec son Un fils parfait.

  • Vous avez la monnaie ?

    le jour où les chiffres ont disparus, olivier dutaillisLe jour où les chiffres disparaitront nous n’aurons plus de numéros de sécurité sociale, de téléphone,on troquera des cailloux contre une botte de carottes, on ne pourra plus emprunter de livres à la bibliothèque, comme avant on gardera sous son matelas ses économies dans un bas de laine puisque
    les banques n’existeront plus….

    Anna, jeune flûtiste virtuose, les chiffres elle les connait bien.
    Impensable de rater une mesure en plein milieu d’un concert. Ce tic-tac incessant des chiffres quis’égrènent et contrôlent nos vies lui rempli la tête et la submerge en plein concert. C’est le black-out.
    Plus de chiffres, Anna n’en veut plus, fini de compter la mesure, fini de compter la monnaie pour la baguette, fini de scruter les minutes qui s’égrènent sur l’horloge du bureau, fini de se lever trop tôt ou trop tard… Anna imagine un monde sans chiffres, où nous ne serionsle jour où les chiffres ont disparus, olivier dutaillis plus un numéro dans un ordinateur, où nous redeviendrons des êtres humains.

    Mais le monde est il prêt à voir les chiffres disparaitre ? Que deviendrions-nous ? Le temps existerait-il encore ? J’ai la réponse, j’ai lu le livre etce qui est sûre c’est que si les chiffres n’existaient pas j’aurai eu une meilleure mention au bac. C'est Le Jour où les chiffres ont disparus, c'est un gros bordel et c'est Olivier Dutaillis qui raconte.