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Même les oies aiment Salinger - Page 15

  • La vengeance dans la peau...

    la peau de l'ours, zidrou, oriolNon, ici pas de Matt Damon qui lutte pour contre des entités obscures pour venger sa bien-aimée... Ici c'est Zidrou, Oriol et La Peau de l'ours.

    En Sicile, dans les années 30, Amadeo est un jeune homme serviable, pas aula peau de l'ours, zidrou, oriol point de détrousser la traînée du village qui l'attend la culotte sur les chevilles à chaque coin de rue, mais suffisament pour lire tous les jours son horoscope à un vieillard aveugle. Celui qui a perdu la vue, attend un message, il ne sait pas lequel mais il sait qu'il le reconnaitra. Mais tous les jours l'horoscope du journal est muet comme une tombe. Une tombe ? Des cadavres ? Il y en a un paquet dans La Peau de l'ours. Au détour des matins muets du journal, le vieillard livre son histoire à Amadeo. Sa vie est une vengeance qui dure depuis 30 ans. Quand le vieillard avait encore ses 2 yeux pour admirer avant de la croquer la croûte dorée de sa Margarita supplément pepperoni, il fut l'homme de main, l'exécuteur du sanguinaire Don Pomodoro, parrain parmi les parrains. Don Pomodoro aimait porter un costume neuf chaque jour, car le sang sur les costumes blancs ce n'est pas chic. Il y eu de tout sur son costume, du la peau de l'ours, zidrou, oriolsang humain, du sang de prostituée, du sang de mafieux voir même du sang d'ours. Oui, d'un ours. Parce qu'au début du siècle vivait un jeune homme qui avait hérité à la mort de ses parents d'une seule et unique chose : un ours de foire. Alors quand Don Pomodoro exécute la pauvre bête (et un nouveau costume, un !), le pauvre garçon ne trouve rien de mieux que de rentrer au service du sanguinaire mafieux pour ourdire une vengeance à faire pâlir la Colomba de Prosper Mérimée. Réussira t'il sa vendetta ou se fera t'il avoir par les beaux yeux de biches de la nièce du mafieux ?

    De très beaux dessins et une histoire émouvante sur la vengeance qui appelle la vengeance par l'un des papas de la BD jeunesse L'Elève Ducobu. Avec un Don Pomodoro aux traits coupés au couteau. Et une belle surprise pour moi !

  • Madame est servie

    Une jolie histoire de femme sous le soleil pastel de Sardaigne (encore). la comtesse de ricotta, milena agus

    La Comtesse de ricotta de Milena Agus n’a rien d’une comtesse, sa famille est désargentée et ses mains encore plus molles que le célèbre fromage italien. Dans la vie comme en amour, tout lui échappe et elle se laisse porter en espérant rencontrer l’amour, un homme qui serait comme un père pour son fils dont tous les enfants de l’île se moquent à cause de ses lunettes aux verres encore plus gros qu’une loupe.

    Les soeurs de la Comtesse poursuivent elles aussi des rêves inaccessibles mais reprochent à
    leur soeur son penchant pour la rêverie.

    Non, Noémie l’aînée se démène comme une damnée pour que le palazzio familiale retrouve son luxe d’antan et la famille son statut d’aristocrate. Maddalena, elle, se rêve mère de famille comblée et pour cela tous les vendredis soirs elle passe de Bobonne à déeese de la luxure. Elles rêvent, elles courent chacune à sa manière, dans la frénésie de l'acte sexuel ou dans le lenteur de l'attente après une vie qu'on souhaite plus douce ou plus méritée.  Mais les trois soeurs vont apprendre que les rêves se payent parfois au prix du renoncement. C’est une jolie histoire de femmes, une fable qui parle de rêves et d’espérances avec beaucoup de poésie et tout cela avec en musique de fond une lancinante roucoulade italienne.

  • C'est pas la première impression qui compte

    le prisonnier du ciel, carlos ruiz zafon, guerre civile espagnoleJe l'ai déjà dit, il y a des livres dont j'ai peur de parler pour ne pas laisser s'envoler la magie de la lecture par des banalités qui ne sont pas à la hauteur du livre. Mais je me lance quand même. Il y a quelques années on m'a offert 2 fois le même noël L'Ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon. Ca a été une révélation, un rêve fantasmagorique de 400 pages dans les brumes épaisses d'une Barcelone qui ne ressemble en rien à celle de L'Auberge espagnole de Klapish Puis il y eu la suite, Le Jeu de l'ange, un prequel comme on dit maintenant, qui chronologiquement pose les pierres du premier tome. Et là j'ai trouvé ça glauque et presque malsain. Une grosse déception pour moi.

    Et début 2013, sort Le Prisonnier du ciel, le troisième tome de cette trilogie qui peut se lire dans le désordre, même si vous le verrez si vous vous lançez, c'est en lisant les 3 tomes à la suite qu'on se rend compte du tour de forçe littéraire de Zafon. J'ai eu du mal à l'acheter, je voyais Le Prisonnier du ciel m'appeler sur les rayonnages des librairies comme un souvenir de L'Ombre du vent. Mais c'est pour les lecteurs de la bibliothèque que je l'ai acheté plus que pour moi, sachant qu'on nous le demanderait. Et ça a été plus fort que moi, je l'ai ouvert...

    Le Prisonnier du ciel est la "réécriture" réaliste du Jeu de l'ange, tout simplement. On y retrouve les Sempere père et fils, les gardiens d'une librairie barcelonnaise, l'ombre de Fumero le bourreau de la guerre civile espagnole, David Martin le jeune écrivain qui perd son âme en acceptant d'écrire le roman du siècle pour le compte d'un personnage diabolique dans Le Jeu de l'ange. Et Fermin. Fermin le protecteur de la famille Sempere. Un petit margoulin qui a traversé la guerre civile dans ce qu'il y a de plus horrible, qui n'a pas la langue dans sa poche et connait les moindres recoins de la Barcelone gothique aux brumes fantasmagoriques de Zafon.

    En 1957, un curieux personnage à la gueule cassé et au corps qui l'est encore plus, laisse un message à Fermin. Il posséderait quelque chose qui ne lui appartient pas, une clef. Plus que la clef d'un coffre, celle ci ouvre les portes du passé de Fermin, des secrets de la famille Sempere et les portes de la prison du Fort de Montjuic. A Montjuic, pendant la guerre civile, on a tué, rabaissé les hommes , torturé et laisser la cupidité et la soif de pouvoir prendre le dessus. Comme une boite de Pandore le fort de Montjuic est chez Zafon le berceau des atrocités de la guerre civile et de la "cupidité" (vous comprendrez en lisant le livre) de certains. Et c'est un chef d'ouvre littéraire, un tour de forçe dans la même veine que Shutter Island de Dennis Lehanne. 

    Et si vous aimez Le Prisonnier du ciel, vous aimerez également Ana non d'Agustin Gomez Arcos, l'histoire poétique d'une mère qui vit seule la tourmente de la guerre civile espagnole et l'emprisonnement de son fils dissident de Franco.