Ca y est la rentrée littéraire a débuté il y a 15 jours, c'est parti pour les paris fous aux prix littéraires et les annonces de "chef d'oeuuuuuuuuuuuvrrre ! mais si je vous jure".Je n'ai pas encore beaucoup de livres de la rentrée 2013 à mon actif si ce n'est Le Cas Eduard Einstein de Laurent Seksik, Uniques, premier roman de Dominique Paravel qui est en cours et Kinderzimmer de Valentine Goby.
Kinderzimmer , c'est l'histoire de Mila et son arrivée au camp de Ravensbrück. C'est aussi l'histoire de l'enfant qu'elle mettra au monde dans un baraquement de l'horreur, de tous ces enfants élevés dans les kinderzimmers, les nurserys des camps de concentration où on laissait des nouveaux-nés qui avaient déjà l'air de vieillards se faire dévorer par les rats ou mourir de la dysentrie. Kinderzimmer c'est aussi une histoire d'amour maternelle, de don de soi, de soif de vivre et de sauver.
Alors c'est très émouvant, très dur, lourd, pesant, effroyable de vérité historique, ça laisse une brique au fond de l'estomac mais je suis plutôt mitigée.
Jusqu'à l'accouchement de Mila, l'écriture de Goby est très explicative, trop narrative à mon goût, il n'y a pas de dialogue et cela ralentit le texte, le plombe encore plus et accentue la mort omniprésente. La deuxième partie, celle de la naissance, est plus vivante, oui plus vivante, l'écriture est plus rythmée, elle prend une cadence plus rapide sûrement pour appuyer sur la valeur de la vie, pour marquer la renaissance de Mila qui revient à la vie par la maternité. Des deux parties c'est celle que j'ai préféré si l'on parle de l'écriture en elle-même. Kinderzimmer s'inscrit dans la lignée de ces histoires de femmes dont je vous ai déjà parlé (Certaines n'avaient jamais vus la mer, La déesse des petites victoires, Ana non)