Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Des bulles et des hommes - Page 4

  • Les centrales nucléaires ne font pas le printemps...

    un printemps à tchernobyl, emmanuel lepageEmmanuel Lepage fait partie d'un collectif d'auteurs dessinateurs engagés : les Dessin'acteurs. Ici les illustrateurs BD sont "acteurs" de leurs convictions et dessinent conte le nucléaire, les OGM et tutti quanti. Un Printemps à Techernobyl de Lepage pourrait ressembler à un livre d'art par son format mais pas par ses couleurs qui suintent tous les pastels de gris de la région de l'ancienne centrale nucléaire depuis la catastrophe qu'on connait.

    Dans un village de fiers bretons, on continue de résister à l'envahisseur et on décide de monter une espèce de résidence d'artistes en plein dans la zone contaminée de Tchernobyl. Le but de Lepage et de ses acolytes est de décrire la vie de ceux qui continuent de vivre dans cette zone de la mort par choix, parce qu'ils n'ont pas voulu quitter leur terre, parce que le gouvernement de l'ex-URSS ne leur a pas vraiment offert d'autre alternative... Le bilan sociale, humain, psychologique et ne parlons même pas de la grosse note salée écologique est très, très lourd comme on le sait. Lepage et les autres Dessin'acteurs vont passer plusieurs semaines dans les décombres de la catastrophe à la rencontre de ceux qui la vivent au quotidien et c'est bouleversant. Je n'ai qu'un regret concernant cet album... et il me parait gros et lourd de sens pour des dessinateurs venus du pays europpéen le plus fourni en centrales nucléaires... Les motivations de cet album paraissent ambigues. Il y a la volonté de condamner les autorités qui laissent quasiment à l'abandon la zone de Tchernobyl et ceux qui ont choisi d'y rester, oui c'est un fait. Mais, Lepage et ses amis donnent l'impression de se faire un peu mousser en affrontant la zone de la mort armés de leurs compteurs Gieger alors que ceux qu'ils dessinent ne voient même pas forcément ce que c'est... Ils ont plus l'air de "se toucher la nouille" comme on dit qu'autre chose. Ce n'est que mon avis mais ils ont au moins eu le mérite de faire un album sur les oubliés de Tchernobyl.

     

  • Dora

    dora, minaverry, l'agrumeCa c'est un bel exemple de ce qu'on fait de bien graphiquement et scénaristiquement parlant en BD indé (-pendante ou alternative, comme vous préférez). Avec des traits pleins et ronds un peu comme Marjane Satrapi (Persepolis, Poulet aux prunes, Broderies...) et moins crayonnés que Nancy Pena (Le Chat du kimono tuerie 2011, Les Nouvelles aventures du chat potté), Minaverry l'Argentin, inconnu en France, raconte l'histoire en noir et blanc de Dora. Dora, juive marocaine de 16 dans le Berlin de la fin des années 60, a été transbahutée au gré de l'Histoire entre Paris, Amsterdam, Fez et Berlin. A Amsterdam son père a été déporté vers Aushwitz où il y est décédé, à Féz elle a grandi, à Paris habite sa mère. Et à Berlin elle travaille dans les archives récupérées aux nazis après la fin de la guerre.

    Dora n'oublie pas les camps, n'oublie pas son père et n'oubliedora, minaverry, l'agrume Josef Mengele le médecin d'Auchwitz disparu depuis la chute de Berlin. Tous les jours elle photographie les archives concernant les nazis qu'on a pas encore retrouvés avant  Nuremberg, surtout celles qui traitent de Mengele. Elle se fait sa petite collecte d'archives persos, comme un écureuil sa provision de noisettes, jusqu'à ce qu'elle revienne vivre avec sa mère à Paris. A Paris, son histoire et son intrépidité vont lui faire rencontrer de jeunes militants communistes et elle croisera sur sa route les porteurs de valises du FLN. Ce sont ses archives et son amie d'enfance Judith, partie en Argentine avec sa famille qui vont lui ouvrir les portes de l'espionnage et des réseaux d'exflitrations des anciens nazis, réseaux favorisés par les péronistes en place pendant la seconde guerre mondiale. Parce qu'il semblerait bien que Mengele a été reperé en Argentine. La clef de sa mission là-bas réside dans un mystérieux personnage qu'on imagine bien travailler pour le Mossad même si ce n'est jamais dit.

    dora, minaverry, l'agrumeDora , c'est tellement de la BD indépendante que c'est seulement quand on a fini l'album qu'on sait que ce n'est pas un one-shot ! Il y a un deuxième tome mais pas de tomaison sur le premier, pas de titre de série et pas titre pour le premier tome. AAAAAAh je suis restée sur ma faim, car Dora m'a complètement scotchée par le dessin et par le fond, parce qu'en plus d'être une histoire avec un petit H en marge de celle avec un grand H, Dora c'est aussi le parcours initiatique d'une jeune fille qui découvre le sexe, les clopes, les causes militantes, la responsabilité de ses actes, la conscience...

     Si vous aimez Dora , alors vous aimerez le premier tome (seul paru pour le moment) d'Ernesto par Gabriel Ippoliti, sur la jeunesse romancée mais peut être pas si fictive que ça du Che.

  • La vengeance dans la peau...

    la peau de l'ours, zidrou, oriolNon, ici pas de Matt Damon qui lutte pour contre des entités obscures pour venger sa bien-aimée... Ici c'est Zidrou, Oriol et La Peau de l'ours.

    En Sicile, dans les années 30, Amadeo est un jeune homme serviable, pas aula peau de l'ours, zidrou, oriol point de détrousser la traînée du village qui l'attend la culotte sur les chevilles à chaque coin de rue, mais suffisament pour lire tous les jours son horoscope à un vieillard aveugle. Celui qui a perdu la vue, attend un message, il ne sait pas lequel mais il sait qu'il le reconnaitra. Mais tous les jours l'horoscope du journal est muet comme une tombe. Une tombe ? Des cadavres ? Il y en a un paquet dans La Peau de l'ours. Au détour des matins muets du journal, le vieillard livre son histoire à Amadeo. Sa vie est une vengeance qui dure depuis 30 ans. Quand le vieillard avait encore ses 2 yeux pour admirer avant de la croquer la croûte dorée de sa Margarita supplément pepperoni, il fut l'homme de main, l'exécuteur du sanguinaire Don Pomodoro, parrain parmi les parrains. Don Pomodoro aimait porter un costume neuf chaque jour, car le sang sur les costumes blancs ce n'est pas chic. Il y eu de tout sur son costume, du la peau de l'ours, zidrou, oriolsang humain, du sang de prostituée, du sang de mafieux voir même du sang d'ours. Oui, d'un ours. Parce qu'au début du siècle vivait un jeune homme qui avait hérité à la mort de ses parents d'une seule et unique chose : un ours de foire. Alors quand Don Pomodoro exécute la pauvre bête (et un nouveau costume, un !), le pauvre garçon ne trouve rien de mieux que de rentrer au service du sanguinaire mafieux pour ourdire une vengeance à faire pâlir la Colomba de Prosper Mérimée. Réussira t'il sa vendetta ou se fera t'il avoir par les beaux yeux de biches de la nièce du mafieux ?

    De très beaux dessins et une histoire émouvante sur la vengeance qui appelle la vengeance par l'un des papas de la BD jeunesse L'Elève Ducobu. Avec un Don Pomodoro aux traits coupés au couteau. Et une belle surprise pour moi !