Voilà encore un livre de femmes écrits par une femme. Dans Certaines n'avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka, la voix des ces femmes japonaises vendues par leurs familles à des japonais qui ont émigrés aux Etats-Unis au début du 20éme siècle est carrément bouleversant. La narratrice qui n'est pas une femme mais toutes CES femmes à la fois, décrit leur parcours de vie et leurs désillusions. Elles pensaient que leurs vies allaient changer, que les hommes qu'elles allaient épouser leur offriraient une vie de confort et de richesse alors qu'elles se retrouvent à travailler dans les champs, à perdre leurs enfants leurs innocence et leurs illusions.
Certaines n'avaient jamais vu la mer... certaines ont travaillé dans le champs d'autres chez de riches américains... certaines ont accouché dans les champs... certains ont vendu leurs enfants... certaines ont vu leurs maris arrêter par le gouvernement américain pour espionnage au temps où il ne faisait pas bon être japonais aux Etats-Unis... Certaines...
Le livre se contruit ainsi pendant 140 pages et on ne s'en lasse pas, peut être que si ils avaient fait 100 pages de plus ça m'aurait gonflée. On pourrait même croire que l'auteur a choisi la solution de facilté, mais non l'émotion et le talent sont là. Je vous cache pas que je n'ai pas pu lire le livre d'un trait, beaucoup trop émue par le chapitre sur le enfants. Julie Otsuka mérite amplement le prix Fémina Etranger qu'elle a reçu et je conseille vivement ce livre !
Si vous avez aimé La déesse des petites victoires ou L'armoire des robes ouliées de Rikka Pullkinen ou encore Love de Toni Morrison vous aimerez Certaines n'avaient jamais vu la mer.