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Livres

  • Miroir de nos peines de Pierre Lemaître

    Tout commence en avril 1940 quand Louise, qui n’est autre que la petite Louise d’Au revoir là-haut qui aidait Edouard à confectionner ses masques, accepte de se dévêtir contre une importante somme d’argent, devant un médecin retraité et client fidèle de La Petite Bohème le restaurant qui l’emploie en extra. Sauf que cette requête pour le moins incongrue finit très mal. Le médecin se suicide devant une Louise qui prise de panique se retrouve sur les Grands Boulevards parisiens à courir seulement vêtue de sa honte et sa terreur. Cet épisode pour le moins traumatisant va soulever les secrets du passé et pousser la jeune femme en quête de vérité sur le chemin de l’Exode des parisiens de juin 1940.  

    Dans le dernier volume de la saga Les Enfants du désastre de Pierre Lemaitre, on retrouve des escrocs, des naïfs, des filous, des hommes et des femmes de courage qui nouent des amitiés improbables et qui révèlent leurs vraies nature pendant ces heures sombres. On s’y attache (pour ma part j’ai adoré Désiré Migaud, tour à tour avocat, porte-parole du gouvernement, prêtre prédicateur) car ils inscrivent leurs histoires dans l’Histoire avec un grand H comme les personnages des deux premiers volumes. Je n’irais pas jusqu’à dire que Miroir de nos peines est sensationnel, il est très bien mais n’est pas mon préféré de la saga. Un peu trop lent à mon goût, c’est ce que je lui reprocherait mais on ne peut pas nier qu’il y a dans les portraits de ces hommes et femmes quelque chose de Zola. Un grand merci à Pierre Lemaître pour l’ensemble des Enfants du désastre.

  • Loup, que fais tu ?

    Daphné à qui la vie sourit, est mariée à un homme parfait, brillant, séduisant et attentioné qui lui a donné deux charmantes petites filles. Daphnée, femme épanouie dans son travail mène sa carrière de front tout comme sa vie de famille même si son poste l'amène à s'éloigner chaque semaine du cocoon familliale. C'est lorsque son aînée, en pleurs lui demande de ne plus s'absenter car quand elle n'est pas là le loup vient et qu'elle en a très peur, que le tableau parfait commence à se fissurer pour finir par voler en éclat. Daphnée questionne comme elle peut sa fille en essayant de ne pas mettre les mots d'adultes sur les sombres confidences de la petite fille. Elle ne peut pas croire que l'homme qu'elle aime puisse être le pervers décrit. Et pourtant... Daphnée se prend la réalité sordide du quotidien de ses filles en pleine face. Lorsqu'elle décide de prendre les choses en main, c'est le système judiciaire français et toutes ses ambiguïtés qui va noircir encore plus le tableau. De victime à coupable c'est le combat d'une mère pour arracher ses enfants à l'abject et l'ignominie, et un plaidoyers pour une justice plus... juste.
    Tous les bourreaux, violeurs et criminels sont les fils d'une mère, et c'est à celle de son mari que Daphnée adresse la lettre qui tient lieu de roman. Le combat de Daphnée deviendra également celui de cette femme qui pensait son fils parfait.
    Il n'est pas fréquent qu'un homme écrive le combat d'une femme et je salue Mathieu Menegaux pour cela avec son Un fils parfait.

  • Du temps où nous étions sauvages

    Karen joy Fowler, nos années sauvagesAttention, malgré ce qui suit ce livre n'est ni un roman noir, ni un thriller.
    Rosemary a une famille tout ce qu'il y a de plus normal et conventionnelle : un père et une mère attentifs à leurs enfants, Lowell, un grand frère protecteur et une sœur jumelle, Fern. Tout va bien dans le meilleur des mondes jusqu'à la disparition de celle-ci à l'âge de 5 ans. Disparue de la circulation, plus de traces d'elle, seuls restent les souvenirs. Le sujet est tabou, personne n'en parle dans la famille et pourtant chacun souffre en silence du manque et de l'absence en remâchant sa responsabilité. Comme on s'en doute, la disparition de Fern fait voler en éclat le tableau de la famille parfaite. Ce n'est qu'arrivée à l'âge adulte que Rosemary prend pleinement conscience de la responsabilité de ses parents dans l'éclatement de sa famille et avec quelle violence ils leur ont infligé la douleur de la séparation, bornés qu'ils étaient à n'écouter que leurs petits ego. Oui Fern était particulière un être à part qui n'aurait jamais dû disparaître au risque de briser des êtres à qui l'on a demandé de l'aimer et la chérir comme un membre à part entière de la famille, mais surtout Fern n'aurait jamais dû faire son entrée dans la famille Cook. Karen Joy Fowler nous parle dans Nos années sauvages avec humour, tendresse mais aussi sans concession, de ce sentiment qu'ont les hommes à se sentir toujours supérieurs aux animaux, de la violence infligés à ceux-ci sous couvert de la science et d'une famille brisée par l'ego de ses parents.