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Chronique posthume

Ray BradburyJe ne serais pas honnête si je disais que le décès de Ray Bradbury m'attriste profondément, et je ne voudrais pas décevoir ceux qui me lisent régulièrement et qui pourraient penser que mes critiques ne sont pas sincères...

Très sincèrement, vous devez principalement ce post à mon "presque mari", fan de science fiction, qui m'a promis de s'inscrire aux flux RSS du blog et de poster des commentaires si j'amais je rendais hommage à Ray Bradbury décédé hier. Ca c'est pour la raison principale... La seconde, c'est parce que je reconnais son talent et son écriture dans le mythique Chroniques martiennes (le seul que j'ai lu de lui...).

Si on parle SF, romans d'anticipation, fantasy, fantastique... ma culture se limite à peu de lecture : les Barjavel et la BD Percevan de mon adolescence, les Harry Potter, la série Uchronies en BD,Où le regard ne porte pas toujours en BD... et je crois que c'est à peu près tout !

Autant la SF au ciné me tente parfois, et je ne suis jamais déçue (Bienvenue à Gataca, The island, Le labyrinthe de Pan, Blindness, La route, Les fils de l'homme, Hors du temps, La fontaine...), autant elle ne m'attire que très peu en littérature.

Et pourtant... pourtant, les Chroniques Martiennes m'ont suprises par le fond et la forme. J'ai découvert une écriture extrêment poétique et précise où on sent que les mots sont mis bout à bout pour leur musique. Ahhh la musique des mots de Bradbury qui a dessinée dans mon imaginaire une planète mars toute en couleurs un peu pastels dans les tons rouges. Et c'est sans parler de sa vision d'une société futuriste qui rappelle les erreurs de l'Histoire avec un grand H que l'on connait : la découverte, la colonisation, l'acculturation, le mépris et la violence. A travers différents nouvelles on découvre une planète mars peu à peu colonisée par des hommes venus d'une terre qu'ils ont eu même détruits, et à votre avis que vont ils faire de la planète aux multiples soleils ?

La SF n'est pas un genre mineur pour ados, mais un genre bien plus engagé socialement que tous les autres, alors merci Ray Bradbury d'en avoir été un digne représentant.

Mais lui qui était contre internet, que penserait-il de tout ces hommages qui lui sont rendus sur la toile ?

Commentaires

  • Chère demoiselle ou chère presque madame,

    Je me décide à répondre à votre chronique fort plaisante, un peu pour les raisons qui pousseront votre presque mari a le faire : récompenser l'hommage au grand Bradbury.

    La science-fiction est un genre d'une richesse insoupconnée, où la profondeur psychologique des personnages et le style littéraire n'ont rien a envier à un roman plus classique, sauf qu'il se déroule dans un décors différent. La SF souffre d'un manque de marketing, souvent vu comme la lecture des geeks, ou assimilé à des genres différents tels que la Fantaisy (Le seigneur des anneaux, Harry potter, Le Trone de Fer ...etc) bien que la différence réside en ces termes :
    Fantasy is the impossible made probable. Science-Fiction is the improbable made possible

    J'aime à penser que la science-fiction est à la littérature ce que le rock est à la musique : un genre qui se déploie en multitudes de sous familles pour satisfaire tous les gouts, meme les plus exigents.

    La science fiction comprend par exemple le Space Opera qui est une aventure épique et dramatique dans un univers colonisé par l'homme, avec une toile géopolitique plus ou moins complexe. Les plus connus sont des oeuvres comme StarWars ou Dune, alors que d'autres peuvent etre beaucoup plus sombres comme Hypérion du génial Dan Simmons ou l'incroyable Aube de la nuit de Peter F. Hamilton. Elles ont en commun un grand nombre de tomes souvent démotivant.

    L'Uchronie c'est réinventer l'histoire si tel ou tel évènement réel n'avait jamais eu lieu. Et si l'empire romain n'était jamais tombé (Roma aeterna de Robert Silverberg), et si les européens avaient succombé à la peste (Chronique des années noires de Kim Stanley Ronbinson), et si Kennedy avait survécu à sa tentative d'assassinat (Voyages de Stephen Baxter ou 11/22/63 de Stephen King), et si Hitler n'avait pas été recalé à l'école des Beaux-arts (La part de l'autre d'Eric-Emmanuel Schmitt).

    L'anticipation se base quant à elle sur la description d'un monde possible à venir, plus ou moins de manière réaliste d'ailleurs dont les plus connus sont 1982 de Georges Orwell, Brave New World d'Aldeous Huxley ou encore Fondation d'Isaac Asimov ou meme Ravage de Barjavel.

    La Hard Science est un autre sous-genre de la SF dont la particularité est rechercher les détails techniques liés au sujet: Contrairement au “le générateur spatio-temporel est en rade mon capitaine!” dans le genre space opera, l'auteur ici va s'attacher à décrire l'aspect purement technique de la panne moteur, de manière plus ou moins réaliste biensur selon si la technologie existe ou pas, mais toujours crédible en tout cas. De nombreux auteurs sont diplomés comme par exemple Stephen Baxter, avec un double doctorat en physique et astronautique. C'est par conséquent de la SF plus compliqué à lire (avec les 3 B que sont Stephen Baxter, Gregory Benford et Greg Bear, ou bien la trilogie Mars de Kim Stanley Robinson) et donc pour un public averti.

    En opposition on trouvera la soft science qui va davantage s'intéresser à aux autres sciences, dites humaines ou psychologie des personnages et leur évolution dans un univers SF, ou sur une idée SF. J'appelerais presque ça du Fantastique. On y trouve des écrivains prolifiques tels que Stephen King, Robert Charles Wilson, Arthur C. Clarke ou Philip K. Dick.

    On pourrait en citer d'autres, plus mineurs néanmoins, mais un classement reste très difficile car un meme roman peut figurer dans plusieurs sous familles à la fois.

    Alors au final, la question demeure : dans quel tiroir on case Ray Bradburry ?

    Gofredo

  • LoL il y est arrivé... C'est un commentaire taille roman celui de Gofredo!
    Je ne pensais pas qu'on pouvait écrire autant de lignes.
    Cool!

    Bisous ma belle + bon week-end!

  • Cher monsieur,

    On m'avait prévenue de votre prose incontrôlable et je m'en rend compte maintenant.
    Incontrolable oui, mais documentée et argumentée, j'en profite donc pour parfaire mes connaissances dans les différents genres de la SF. Pour une néophyte comme moi, votre commentaire est d'une qualité incomparable et j'espère qu'il en est de même pour tous les lecteurs du blog.
    Je partage votre avis, qui ne me parait tout de même pas très objectif..., la SF n'est pas le genre de prédilection des geeks. Si on y regarde bien, l'écriture y est souvent très recherchée et les thèmes abordés sont innovants. Je crois que je vais m'y mettre très sérieusement.
    Je tiens à précise que, tout comme la SF, le roman policier, appelé aussi polar, est un genre riche en thème divers.
    Stygmatisé depuis longtemps comme des romans de gare, le polar est bien plus que cela. Polar, roman noir, roman d'espionage, roman à énigme, thriller, polar loufoque, polar politique ou polar historique le genre se décline de 1000 manières.

    A mes yeux, un des maitres du polar loufoque n'est autre que Donald Westlake qui manie la dérision dans les mésaventures Dortmmunder, le cambrioleur qui n'arrive jamais à rien, avec brio.
    Je ne m'étendrais pas sur les thrillers, dont le représentant français est maxime chattam. parce qu'en encore une fois, je suis toujours septique sur les auteurs à gros succès.

    Le polar historique s'inscrit dans un contexte historique évidemment, pour dépeindre les travers d'une société. Je vous conseillerais donc les polars d'Anne Perry qui se déroulent tous dans l'Angleterre victorienne. Ecrivain prolixe, je vous conseillerais quand même les polars de la série Monk aux autres. Et attardez vous sur l'histoire personnelle et "atypique" de l'auteur.

    Cher monsieur, veuillez m'excuser, mon oridnateur me dit qu'il ne me reste plus que 15 mn de batterie, de plus je dois aller gagner ma vie en accuillant 50 collégiens franco-italiens pour une visite commentée de l'antre du livre dans laquelle je travaille.

    Je reviendrais vers vous plus tard.
    Bacci

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